« Le rôle d’un bon lecteur est de subir »

 

Cet angle de vision, producteur de relativités merveilleuses, n’a rien à voir avec un genre d’imagination mesurée. Il se passe de règles, ne suppose aucun procédé. Il s’exprime par éclairs, ou éclaircies subites, au cours de la route la plus basse, du terre-à-terre le plus habituel, mais allume à la longue un incendie visible qui ne donne son plein de flamme que par occasion, surprise, fantaisie naturelle du hasard et du caractère. Le lecteur ne se doute nullement des sources du foyer illuminant. Qu’il ne s’attende pas à des retours de flammes, n’exige rien que du jeu des rencontres. Le rôle d’un bon lecteur est de subir.

Franz Hellens : Le fantastique réel

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