Les métropoles et les principales villes européennes
abritent des ressortissants, en masse plus ou moins nombreuses, de toutes les
races et de toutes les nations, dont certaines se laissent assimiler, mais
d’autres maintiennent un irrédentisme qui désagrège l’ancienne communauté. En vertu
du principe de tolérance propre à l’actuel esprit européen, les pays européens
sont largement réceptifs aux revendications de ces peuples allogènes, d’autant
plus qu’ils sont dépendants de la main-d’œuvre qu’ils représentent, mais en
même temps, ils courent le risque de voir s’effriter leur propre identité
nationale et culturelle. Cette migration atteint même des petits bourgs, tels
celui que j’habite et lorsqu’on consulte l’état civil, on constate que la
moitié des naissances y est de provenance étrangère. Pour le moment, on
n’assiste à des césures brutales, sauf à la périphérie des grandes villes, mais
il n’est pas à exclure que l’affaiblissement de la population autochtone puisse
en produire. C’est le style de vie qui peut d’abord en être affecté par
l’implantation de mœurs propres à ces civilisations différentes. Dès à présent
cependant, il y a un relâchement du tissu social traditionnel et par
conséquent, une lente dégradation et décadence qui peut, suivant les
circonstances, porter un rude coup à la civilisation européenne.
Julien Freund : La Décadence
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