Ill. : Étrange conflit de Dennis Wheatley, illustration par J.-M. Nicollet. Citation : Aleister Crowley, la biographie par Tobias Churton, traduction par Frédérique Porta Delsol, éditions Camion noir, traduction passable.
Le 10 mai 1939, Crowley assénait à une Martha Küntzel
scandalisée un premier coup de semonce, et ceci, avant même que la guerre ne
soit déclarée.
« Vous, vous permettez de vous moquer de
Roosevelt, mais Roosevelt est en mesure d’envoyer 400 bombes sur l’Allemagne,
et ce, dès la première semaine de cette guerre que nous espérons voir
déclenchée aux environs de la troisième semaine de juin. Alors, seulement,
pourrez-vous avoir une idée de la position du monde à votre égard.
« Quant à vos délires sur les juifs, ils s’avèrent
tout bonnement insensés. La quasi-totalité de ce qui, dans la culture
allemande, dépasse la brutalité, la bêtise, la cruauté, la servilité et la
violence, provient des juifs. Les Allemands se trouvent, dans leur grande
majorité, inférieurs aux juifs, tout comme les singes le sont devant
l’homme ; mais j’ai toujours adoré les singes, et je ne souhaite pas les
offenser en les comparant à l’Allemand.
« Ces remarques, exprimées de manière quelque peu
directe, je le concède, sont destinées à vous exprimer le sentiment général qui
anime actuellement le monde quant à l’Allemagne. Il n’y aura pas de second
Versailles, il y aura un Armageddon. Les Huns devront être anéantis. Les Huns
seront anéantis. »
Trois semaines plus tard, Crowley rendait visite à Sir
Percy et lady Harris à Chiswick. Si l’on en croit la rumeur, nul ne pouvait
vider la Chambre des communes aussi rapidement que Percy Harris… mais Crowley,
assoiffé de détails sur les préparatifs de la guerre, semblait l’apprécier.
Harris fut très clair sur la question : « Il n’y aura pas de guerre
avant le mois d’août. »
Cette nuit-là, la Bête rêva de longues conversations avec Adolf Hitler ; dans son rêve, ses livres obtenaient l’imprimatur officiel. Il y vit également une ville au crépuscule : « Un homme couvert de décoration se détachait sur le fond » ; des cavaliers apparurent enfin, « magnifiques » ; « l’un deux tira la première balle de la guerre. »
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