Si j’avais du courage, j’apprendrais le braille ;
je me banderais les yeux et je ferais avec mes doigts la redécouverte des beaux
textes. Inconséquent comme je suis, il y a fort à parier que je ne réaliserai
jamais ce projet, qui ne vaudrait qu’à la condition que je conserve la vue,
pour comparer la différence de ressenti entre les deux modes de lecture, mais
j’espère que quelqu’un tentera l’expérience. Quand l’esprit aura perdu ses
racines dans un ultime audiovisuel, des hommes se retireront au désert,
invoquant le Dieu Braille, et se régénéreront en lisant, dans la nuit, avec
leurs doigts.
Jean-Marie Lhôte : Le Symbolisme des jeux
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