Comme un pressentiment laissant planer la possibilité
d’un nouvel ordre sociotechnique, le cyberpunk décrit un monde dans lequel le
code, le langage qui sert à la programmation informatique, a fini par remplacer
la loi, pour reprendre la célèbre formule (postérieure) du juriste américain
Lawrence Lessing (« Code is law ») Toute expérience y apparaît
médiée par un appareil technologique mais pas n’importe lequel. C’est un
arsenal dont on sent déjà qu’il a besoin de données et qu’il est capable d’en
produire sur les individus qui l’utilisent. Chaque connexion implique des flux
d’informations circulant dans les deux sens. L’aliénation n’est jamais loin, en
particulier lorsque le libre arbitre et que les actions individuelles
paraissent orientées par des substituts techniques. Cet environnement hautement
technicisé semble devenu tellement complexe que la maîtrise de ces artefacts
s’avère toute relative. Une bonne part des personnages donne le sentiment
d’avoir face à eux quelque chose qui les dépasse, parfois même qu’ils
appréhendent dans un rapport presque magique. La technique aurait évolué bien
trop vite pour que les esprits puissent majoritairement en comprendre les
efforts.
Yannick Rumpala : Cyberpunk’s not Dead
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