Cette présence des marques dans l’espace public
fonctionne avec la même évidence qu’aujourd’hui pour les environnements
urbains. Elle reconduit cette même impression que l’on trouvait déjà au cinéma,
spécialement dans Blade Runner (1982) où ces dénominations commerciales
apparaissent sous forme de dispositifs publicitaires hologrammatiques. Dans la
« Trilogie de la Conurb » comme dans ses œuvres ultérieures,
William Gibson est resté coutumier de cette forme de représentation. Par
contraste avec beaucoup d’œuvres de science-fiction, les descriptions des
textes du cyberpunk présentent des objets techniques (consoles, puces, etc.)
qui sont produites par des firmes ayant un nom, ce qui renforce l’effet de réel
et donne une forme de familiarité à ce monde. Walter Jon Williams utilise un
autre dispositif en intercalant des séquences publicitaires dans certains
passages de Câblé, donnant ainsi à voir les marchandises que le système
économique de ce moment futur cherche à vendre. C’est aussi par ces objets, qui
à nouveau font système, que ces firmes couvrent et tendent à régir le monde qui
est le leur. Ce capitalisme continue à entretenir un matérialisme par une
nouvelle gamme d’objets à consommer.
Yannick Rumpala : Cyberpunk’s not dead
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