Source : Le Symbolisme des Jeux par Jean-Marie Lhôte, éditions Berg International
Si les dominos européens ne semblent pas antérieurs au
dix-huitième siècle, les cartes à jouer chinoises, infiniment plus anciennes,
leur ressemblent fort ; il est vrai que les jeux pratiqués avec elles sont
bien différents. Cela importe peur : je veux simplement mettre une fois de
plus en évidence que le problème de l’origine des jeux est pratiquement
insoluble. En ce qui concerne le jeu européen de dominos, nous sommes bien
obligés de convenir de sa simplicité. Il s’agit de former une chaîne et si des
conventions peuvent compliquer ce principe initial, le numérotage élémentaire
limite malgré tout les possibilités.
Il y a 28 dominos, mais à l’origine, semble-t-il, les doubles
n’existaient pas. C’est ce qui ressort du premier prospectus consacré à ce jeu
dont l’existence est signalée par Henry-René d’Allemagne, dans son livre Récréations
et passe-temps : le nombre de cartes, y est-il indiqué, est de 21.
Nombre bien connu et qui correspond à la somme des six premiers chiffres et
identique au nombre des lames majeures du tarot. Voilà mis à jour un aspect de
la filiation qui unit dominos et cartes. Il est d’autres exemples de cette
parenté : il existe des dominos cartes, c’est-à-dire des dominos en ébène
et ivoire sur lesquels ont été gravées les figures traditionnelles des cartes à
jouer ; on connaît quelques rares exemplaires de ce jeu dont un est
conservé au Musée Carnavalet.
Autre exemple de parenté : les dominos du mah-jong.
D’origine récente, au moins sous leur forme actuelle, ils proposent quatre
séries : les quatre vents, les dragons, les fleurs et les saisons. Sur ce
jeu règne le 4 et sa règle pourrait bien être celle d’un jeu de cartes.
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