Représentez-vous le combat comme un cheval. Celui-ci
sait sauter l’obstacle, passer du pas au trot, au galop, etc. C’est la
tactique. Par contre, son cavalier, c’est la stratégie, montant à cru, ne
parvient que très difficilement à lui faire prendre la direction voulue, sauter
pour cela tel obstacle, adopter la bonne allure, etc. Il y parvient parfois,
mais c’est souvent difficile, et il tombe régulièrement, se voit contraint à
mille détours… il lui manque les rênes, les étriers, et si nécessaire, les
éperons pour bien diriger sa monture : c’est cela l’art opératif. Il est à
la stratégie ce que le harnachement est à l’équitation. Et le combat est une
monture difficile, sauvage, qui ne se monte pas à cru, ou pas très longtemps.
Benoist Bihan : Conduire la guerre, entretiens sur l’art opératif
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