« J’avance écorché vif »

 

Le corps est ce que l’on perçoit, ce que l’on réussit à percevoir en forçant les limites imposées par cette frontière opaque qu’est la peau… Pour savoir quel est ce corps, il faut s’intéresser à ce que les anatomistes écrivent, mais aussi à ce qu’ils lisent et, plus encore, à la relation entre ce qu’il lisent et la pratique des dissections. Le dispositif de l’apprentissage de la compréhension du corps se compose de deux versants : celui des livres, d’une part, qui procurent le critère d’intelligibilité, les instructions à suivre, pour ainsi dire, et, d’autre part, celui des dissections, qui constituent un moment non seulement de vérification de ce qui est lu, mais aussi d’appropriation de la façon dont un corps doit être observé. On se penche sur la cadavre livre en main, pour s’exercer à la grille de lecture du corps que les livres proposent.

Rafaël Mandressi

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