Vue en coupe d'une fille malade

À Paris, le plus célèbre des cabinets de curiosités à la fin du dix-huitième siècle était celui du duc d’Orléans au Palais-Royal. Il comprenait une collection de plusieurs centaines de cires anatomiques réalisées par le chirurgien et artiste André-Pierre Pinson, dont quelques-unes sont conservées au laboratoire d’anatomie comparée du Muséum d’histoire naturelle : une coupe verticale d’une tête dite « Femme à la larme », l’anatomie des viscères dans la figure d’une femme assises, un modèle démontable d’une tête de femme montrant les principales parties du cerveau, un écorcé. La collection fut réquisitionnée par la Révolution, inventoriée par la Commission temporaire des arts et transportée en 1794 au Muséum d’histoire naturelle. L’année suivante, Pinson fut chargé par le Comité d’instruction publique de la restauration des modèles. Le chirurgien en avait offert d’autres de sa propre collection, et avait suggéré la création d’un grand cabinet national d’anatomie artificielle à l’image de celui de Florence. Cette proposition en fut pas retenue, mais Pinson se vit confier le poste de modeleur en cire à l’École de santé de Paris, où Fragonard occupa celui de chef des travaux anatomiques.

Rafaël Mandressi : Le Regard de l’anatomiste



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