« Lao-Tseu l’a dit : il faut trouver la voie »

 

Source : Chevaucher le tigre par Julius Evola, éditions Guy Trédaniel, troisième édition, relecture en cours, vingt ans après.

Une vieille tradition disait déjà : « Infiniment lointain est le retour. » Parmi les maximes du Zen qui indiquent la direction dont il s’agit, nous citerons celle-ci : la « grande révélation » que l’on atteint après une série de crises mentales et spirituelles, consiste à reconnaître qu’il « n’existe rien au-delà, rien d’extraordinaire », que seul existe le réel. Mais le réel est perçu dans un état où « il n’y a pas de sujet de l’expérience, ni d’objet expérimenté », un état caractérisé par une sorte de présence absolue, où « l’immanent se fait transcendant et le transcendant immanent. »

On enseigne que dans la mesure où l’on cherche la Voie, on s’éloigne d’elle, ce qui vaut aussi pour la recherche de la perfection et la « réalisation » de soi-même. Le cyprès dans la cour, un nuage qui projette son ombre sur la colline, la pluie qui tombe, une fleur qui s’ouvre, la monotone rumeur du ressac : tous ces faits « naturels » et banals peuvent provoquer l’illumination absolue, le satori : ces faits, précisément en tant qu’ils n’ont pas de signification, de finalité, d’intention, ont un sens absolu. C’est ainsi qu’apparaît la réalité, dans la qualité pure des « choses qui sont comme elles sont. » La contrepartie morale est évoquée par des formules comme celles-ci :

« L’ascète pur et non contaminé n’entre pas dans le nirvâna et le moine qui viole les préceptes ne va pas en enfer » ou « Tu n’as pas besoin de chercher à te libérer des liens car tu n’as jamais été lié. » Dans quelle mesure on peut atteindre à ces sommets de la vie intérieure dans le cadre défini plus haut, cela reste indéterminé.

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