« Il suffit qu’il soit un homme, il ne peut rien être de pire »

 

Source : Révolte contre le monde moderne, par Julius Evola, éditions de L’Âge d’Homme, collection Bibliothèque L’Âge d’Homme, relecture en cours.

L’unité et la pureté du sang seraient au fondement de la vie et de la force d’une civilisation : le mélange du sang serait la cause initiale de sa décadence, mais il s’agit, là encore, d’une illusion : une illusion qui rabaisse en outre l’idée de civilisation sur le plan naturaliste et biologique, puisque tel est le plan où l’on envisage aujourd’hui, plus ou moins, la race. La race, le sang, la pureté héréditaire du sang sont une simple « matière. »

Une civilisation au sens vrai, c’est-à-dire une civilisation traditionnelle et non plus naturelle : une force à laquelle correspondent précisément une fonction « pontificale », la composante du rite, le principe de la spiritualité comme base de la différenciation hiérarchique. À l’origine de toute civilisation véritable, il y a un phénomène « divin » (chaque grande civilisation a connu le mythe de fondateurs divins) : c’est pourquoi aucun facteur humain ou naturaliste ne pourra jamais rendre vraiment compte d’elle. C’est à un fait du même ordre, mais en sens opposé, de dégénérescence, qu’on doit l’altération et le déclin des civilisations.

Lorsqu’une race a perdu le contact avec ce qui seul possède et peut donner la stabilité avec le monde de l’être ; lorsque, en elle, ce qui est l’élément le plus subtil, mais, en même temps, le plus essentiel, à savoir la race intérieure, la race de l’esprit, a connu une déchéance (la race du corps et la race de l’âme n’étant que des manifestations et des moyens d’expression de la race de l’esprit), les organismes collectifs qu’elle a formés, quelles que soient leur grandeur et leur puissance, descendent finalement dans le monde de la contingence : ils sont alors à la merci de l’irrationnel, du changeant, de l’historique, de ce qui reçoit ses conditions d’en bas et de l’extérieur.

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