Femme démétrienne

 

Source : Révolte contre le monde moderne, par Julius Evola, éditions de L’Âge d’Homme, collection Bibliothèque L’Âge d’homme, relecture en cours.

Le Guerrier ou le héros et l’Ascète sont les deux types fondamentaux de la virilité pure. Symétriquement, la nature féminine présente elle aussi deux types : la femme se réalise comme Amante ou comme Mère.

Ce sont là les bipartitions d’une même origine idéale : de même qu’il y a un héroïsme actif, ainsi il existe un héroïsme passif. Il y a l’héroïsme de l’affirmation absolue et il y a l’héroïsme du dévouement absolu. L’un peut être aussi lumineux que l’autre, l’un peut être aussi riche de fruits que l’autre pour ce qui concerne le dépassement et la libération, dès lors qu’il est vécu avec pureté dans le sens d’une offrande. Cette différenciation dans le complexe héroïque déterminé précisément le caractère distinctif des voies d’accomplissement pour l’homme et la femme en tant que types.

Au geste du Guerrier et de l’Ascète qui, l’un au moyen de l’action pure, l’autre au moyen du détachement total, s’affirment dans une vie au-delà de la vie, répond chez la femme le don total à l’autre être, le fait d’être tout entière pour un autre, qu’il s’agisse de l’homme aimé (type de l’Amante, femme aphrodisienne) ou du fils (type de la Mère, femme démétrienne.) En cela, la femme trouve le sens de la vie, sa joie propre, sa justification.

C’est la bhakti ou fides, qui pour la femme traditionnelle constitue la voie normale et naturelle de participation, dans l’ordre de la forme et, quand cette voie est vécue absolument, en mode trans-individuel, au-delà de la forme. Se réaliser de manière toujours plus jette, selon ces deux directions distinctes, qu’on ne saurait confondre, en réduisant tout ce qui, dans la femme, est masculin et tout ce qui, dans l’homme, est féminin, en tendant donc vers la « femme absolue » et vers « l’homme absolu », telle est la loi traditionnelle gouvernant les sexes, selon les différents plans d’existence.

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