« Drone this guy ! »

Il n’y a peut-être pas beaucoup de ressemblances entre Hitler et l’Antéchrist, mais beaucoup de ressemblances en revanche entre la Nouvelle Jérusalem et l’avenir qu’on nous promet, pas seulement dans la science-fiction, plutôt dans la planification militaire industrielle de l’État-mondial absolu. L’Apocalypse ce n’est pas le camp de concentration (Antéchrist), c’est la grande sécurité militaire, policière et civile de l’État nouveau (Jérusalem céleste) La modernité de l’Apocalypse n’est pas dans les catastrophes annoncées, mais dans l’autoglorification programmée, l’institution de gloire de la Nouvelle Jérusalem, l’instauration démentie d’un pouvoir ultime, judiciaire et moral. Terreur architecturale « et la ville n’a ni besoin d’un soleil ni de la lune pour l’éclairer et il n’y entrera rien de souillé, mais ceux-là seuls qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau. » Involontairement, l’Apocalypse nous persuade au moins que le plus terrible n’est pas l’Antéchrist, mais cette nouvelle cité descendue du ciel, la ville sainte « prête comme une épouse parée pour son épouse. » Chaque lecteur un peu sain de l’Apocalypse se sent déjà dans le lac sulfureux.

Front 242 : Circling overland

Gilles Deleuze : Critique et clinique

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