Tout le problème, et il est de taille, réside dans
l’ambiguïté de ces manipulations du sens, à la faveur desquelles l’exégèse
pratiquée par Bloy prend souvent l’aspect d’une énorme blague. Car Dieu y est
curieusement rapproché de ce qui lui est étranger, voire antipathique :
même si, dans les travestissements les plus scabreux, l’écrivain trouve la
perle d’une révélation théologique, il n’est pas sans danger de tisser
systématiquement des liens analogique entre le Verbe divin manifesté dans la
Bible et la syntaxe boiteuse des expériences humaines. Confronté à ces
disconvenances, le lecteur, même familier de la Vulgate, y perd son latin. Car
il est bien difficile pour lui d’interpréter ces propositions aberrantes, qui
frisent souvent le gouffre du non-sens.
Pierre Glaudes : Léon Bloy, la littérature et la Bible
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