Nous sommes en présence de ce que Leo Strauss décrit
comme une âme inconsistante, capable « de balancer, de se contredire, de
restreindre, de reprendre, de faire des réserves », autant de symptômes
qui ne trompent pas, de la conscience de soi insatisfaite de l’auteur. » À
cela s’ajoute une froideur et un manque total de compassion à l’égard de
l’autre, surtout s’il n’est pas philosophe. En ce qui concerne la sexualité, il
fait preuve d’une attitude anormale puisqu’il envisage des lois pour brider le
désir sexuel des hommes. Quant aux femmes, dont il semble qu’il n’en ait
« connu » aucune, il les considère comme des êtres inférieurs et
décrète qu’elles sont à l’origine des passions tristes, particulièrement la
jalousie, qu’il illustre de façon indécente et inadéquate, l’homme trompé étant
selon l’Éthique « obligé de joindre l’image de la chose aimée aux
parties honteuses et aux excrétions d’un autre. »
Henry Mechoulan : Spinoza démasqué
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