La nouvelle religion que Spinoza présente a souvent été
étudiée. Les commandements qui la composent et que nous examinons sont en
vérité destinés aux « philosophes » qui doivent les utiliser pour
anesthésier la foule et non pour en faire eux-mêmes leur miel. C’est pourquoi
Spinoza répète que la foi est productrice de salut, non par elle-même mais eu
égard à l’obéissance qu’elle induit. Avec habilité, Spinoza s’avance en douceur
vers son but : faire en sorte que le politique se serve de la foi et du
salut pour manipuler « l’ignorant honnête. » La crainte et
l’espérance deviennent des instruments pour le politique à condition que ces
deux sentiments soient utilisés de façon adroite et discrète.
Henry Mechoulan : Spinoza démasqué
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