« Quelqu’un doit venir. Quelqu’un d’inouï que
j’entends galoper du fond des abîmes. Quand il passera enfin, quand Il frappera
à la porte des cœurs purs avec le pommeau de l’Épée divine, le réveil de tous
les aveugles sera prodigieux » — Au seuil de l’Apocalypse. Énigmatique
et neutre, ce personnage est un signifiant en souffrance de signifié par lequel
le récit s’exténue en vain à circonscrire la figure de cet Autre, dont on ne
sait jamais ce qui doit résulter exactement de sa venue. La Grande Guerre pour
Bloy excède donc la possibilité de tout récit. À l’origine d’infinies
combinaisons verbales, elle apparaît pour ce qu’elle est : une expérience
des limites de l’écriture qui n’est pas sans jouissance esthétique et
passionnelle.
Pierre Glaudes : Léon Bloy, la littérature et la Bible
Commentaires
Enregistrer un commentaire