La question qui se posait pour moi à l’époque était
centrée sur la difficulté de se libérer de tout discours narratif, d’exprimer
les forces telluriques immédiates et directes, et pour ce faire, de travailler
à évacuer la moindre trace instrumentale qui aurait pu être dépendante de la
composition harmonique héritée de la tradition musicale inapte à traduire la matérialité
objective du bruit. Le but était donc de non pas représenter la puissance
sonore des forces dynamiques, comme avaient pu le faire certains compositeurs
du vingtième siècle mais de donner à entendre ces forces elles-mêmes, de
travailler directement sur des matériaux bruts, concrets, de s’extraire de la
suggestion pour entrer véritablement et sans crainte dans l’accomplissement de
l’œuvre bruitiste.
Maurizio Bianchi : Atonality
Jean-Marc Vivenza, entretien avec Thierry Jolif
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