Orwell : « Il y a bien assez de causes
réelles de conflit pour ne pas les accroître en encourageant les jeunes gens à
se lancer des coups de pied dans les tibias au milieu des rugissements d’une
foule. » Mais justement : la violence du sport ne vient pas s’ajouter
aux conflits réels, elle les efface par dérivation sur une violence imaginaire.
Or voilà qu’avec le football et le Mondial, le sport vole au politique sa
puissance de cohésion nationale, voilà que tout le politique passe dans le
stade comme le destin de l’Empire Byzantin dans les courses de l’Hippodrome. Le
pouvoir n’est que trop heureux de faire porter au football la responsabilité
diabolique de la mystification des masses.
Jean Baudrillard : Cool memories IV
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