« L’évolution n’est pas plus probable que
d’obtenir une pièce de Shakespeare en mettant un chimpanzé devant une machine à
écrire suffisamment longtemps. »
Cette variante a le mérite de tenter d’intégrer le
paramètre temporel qui est essentiel au processus évolutionnaire. Elle a
également l’avantage de montrer que les adversaires de la théorie de
l’évolution possèdent tous un sens de l’humour dévastateur. C’est à peu près
tout ce qu’on peut mettre à son actif.
Car elle oublie le caractère heuristique de
l’évolution, c’est-à-dire que chaque génération qui survit à la sélection
naturelle démarre sa vie dans une situation un peu plus avancée que la
précédente ; et que les lignées sont innombrables et s’entrecroisent. Le
vivant n’est pas un chimpanzé qui tape à l’aveuglette sur une machine à écrire,
mais une myriade de lignées sanctionnées à chaque mot, à chaque phrase.
Celles qui commettent de lourdes erreurs sont éliminées
et cette sélection explique que le résultat ne ressemble en rien au simple
effet du hasard.
Thomas C. Durand : L’évolution, ça marche
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