Tout archiver, tout mémoriser de notre passé et de
celui de toutes les cultures, n’est-ce pas là le symptôme d’un pressentiment
collectif de la fin, que c’en est fini de l’événement et du temps vivant de
l’histoire, et qu’il faut s’armer de toute la mémoire artificielle, de tous les
signes du passé, pour affronter l’absence de futur et les temps glaciaires qui
nous attendent ? Les structures mentales et intellectuelles ne sont-elles
pas en train de s’enterrer, de s’ensevelir dans les mémoires, dans les
archives, en quête d’une résurrection improbable.
Jean Baudrillard : L’Illusion de la fin
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