Bouh !

 

Toutes nos sociétés sont devenues révisionnistes, elles repensent tout en douceur, elles blanchissent leurs crimes politiques, leurs scandales, elles lèchent leurs plaies, elles alimentent leur fin. La célébration et la commémoration d’elles-mêmes ne sont que la forme douce du cannibalisme nécrophage, la forme homéopathique du meurtre en douceur. C’est le travail des héritiers, dont le ressentiment envers le mort est sans fin. Les musées, les jubilés, les festivals, les œuvres complètes, les moindres fragments inédits, tout cela témoigne que nous entrons dans une ère active de ressentiment et de repentir.

Jean Baudrillard : L’Illusion de la fin

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