Toutes nos sociétés sont devenues révisionnistes, elles
repensent tout en douceur, elles blanchissent leurs crimes politiques, leurs
scandales, elles lèchent leurs plaies, elles alimentent leur fin. La
célébration et la commémoration d’elles-mêmes ne sont que la forme douce du
cannibalisme nécrophage, la forme homéopathique du meurtre en douceur. C’est le
travail des héritiers, dont le ressentiment envers le mort est sans fin. Les
musées, les jubilés, les festivals, les œuvres complètes, les moindres
fragments inédits, tout cela témoigne que nous entrons dans une ère active
de ressentiment et de repentir.
Jean Baudrillard : L’Illusion de la fin
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