Jerry Muller, dans sa très récente — et passionnante —
biographie de Taubes, nous apprend que certains de ceux qui connurent
l’homme ont refusé de répondre aux questions qu’il leur posa, préférant
laisser leur souvenir de l’homme s’effacer.
« Démoniaque », « méphistophélique »,
« magouilleur » — ce dernier mot étant employé par sa première femme
Susan — sont parmi les dizaines d’adjectifs négatifs utilisés pour le
décrire. Hannah Arendt le qualifiait de « malhonnête » et le
sociologue Philip Rieff, autrefois ami proche de Taubes, le considéraient comme
« diabolique ». Dans sa biographie, Jerry Muller convertit la
vie d’un mauvais père, faite d’amitiés et de mariages brisés, de batailles
universitaires inutiles sans fin et de trahisons personnelles en une épopée
captivante, celle d’une existence qui a plus ou moins tourné à vide.
Professeur d’Apocalypse est
un croisement entre Dostoïevski et David Lodge, avec plus d’un soupçon de Sammy
Glick, l’égoïste sans scrupules de Budd Schulberg.
Mitchell Abidor
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