Dans son très beau roman, Cosmos, Gombrowicz
montre comment deux séries de différences hétérogènes, celle des pendaisons et
celle des bouches, sollicitent leur mise en communication à travers divers
signes, jusqu’à l’instauration d’un précurseur sombre, le meurtre du chat, qui
agit ici comme le différenciant de leurs différences, comme le sens, incarné
pourtant dans une représentation absurde, mais à partir duquel des dynamismes
vont se déclencher, des événements se produire dans le système Cosmos,
qui trouveront leur issue finale dans un instinct de mort débordant les séries.
Se dégagent ainsi les conditions sous lesquelles un livre est un cosmos, le
cosmos est un livre. Et se développe à travers des techniques très diverses
l’identité joycienne ultime, celle qu’on retrouve chez Borges ou chez
Gombrowicz, chaos = cosmos.
Gilles Deleuze : Différence et répétition
Commentaires
Enregistrer un commentaire