Source : Le Semeur d’yeux, Sentiers de Varlam Chalamov, par Luba Jurgenson, éditions Verdier.
Chalamov se tient derrière ses textes : est-ce le
retour de l’auteur, contre Contre Sainte-Beuve ? Contre « la mort de
l’auteur » ? Puisque nous ressentons le besoin, en parlant de ses
textes, de parler aussi de l’auteur… Mais il s’y tient comme une infinie
possibilité de déroulement et non comme une idée, intervenant encore et encore dans
le processus de l’écriture, multipliant les mains armées de crayons.
Mes
archives
Mes brouillons : les pierres
Manuscrits : les bouleaux.
Au bord de la rivière
Grosses lettres sur l’eau
De papier nul besoin :
Les troncs l’ont remplacé
Ils ne craignent point
Les larmes, la rosée…
Le bois garde les vers
Sous de jaunâtres fentes
D’où une sève claire
Coule, chaude et collante
Dans ma secrète grange
Mon matériau est rangé :
À l’abri des mésanges
Et des bêtes protégé.
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