« Il est libre, Max »

 

Murnau, à l’instar des artistes de sa génération, se passionne pour les univers inexplorés de l’inconscient et de l’irrationnel. C’est précisément ce que l’historienne du cinéma Lotte Eisner met en lumière dans son fameux livre de référence sur l’âge d’or du cinéma allemand, L’Écran démoniaque, publié en 1952. Par démoniaque, il convient de revenir à l’étymologie grecque, δαίμων / daímōn, afin de bien signifier dans le sillage de Goethe utilisant ce même concept : « tout ce qui a trait à la nature des pouvoirs surnaturels. » Démoniaque se rapprocherait alors de la nation de spirituel. C’est le sens de la citation du philosophe Leopold Zielgler tirée de son Saint Empire des Allemands (1925) : « L’homme allemand c’est l’homme démoniaque (dämonisch) par excellence. Démoniaque semble l’abîme qui ne peut être comblé, la nostalgie qui ne peut être apaisée, la soif qui ne peut être étanchée… »

Nosferatu, 100 ans et toutes ses dents par Laurent Silvestrini, in. Causeur 100.

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