Source : L’évangile ésotérique de saint Jean par Paul Le Cour, présentation, notes et commentaires critiques par Jacques d’Arès, éditions Dervy, collection Poche.
On lit au chapitre VII, 16 : « Mon
enseignement n’est pas le mien, mais de Celui qui m’a envoyé. » On voit
mal d’ailleurs, le Dieu suprême s’intéressant assez aux habitants de la terre,
point minuscule, perdu dans l’immensité du cosmos, pour venir s’y incarner. Et,
d’autre part, les tâtonnements et les imperfections de la Création, montrent
bien que notre Créateur n’est pas tout-puissant.
A. Boulanger écrit : « On a prétendu pouvoir
rattacher à l’orphisme une conception commune à un grand nombre de sectes gnostiques ;
celle d’une divinité distincte du Dieu suprême et d’une essence inférieure, le
démiurge, qui a créé le monde et, n’étant pas parfait, a introduit le mal dans
l’univers. » C’est exactement ce qu’enseigne le quatrième évangile.
Pour les premiers chrétiens et pour saint Paul, le
Christ n’était pas le Dieu suprême, le Dieu universel. Saint Paul l’appelle
« Kyrios », le Seigneur, et appelle Dieu « notre Père »,
comme le faisait le Christ. Dans la première Épîtres aux Corinthiens XI, 3, il
écrit : « Le Christ est le chef de tout homme ; Dieu est le chef du
Christ. » Si, parfois, il le désigne par l’épithète théos, dieu, il
l’emploie comme un qualificatif, ainsi que les Grecs parlent de Mercure,
d’Apollon, etc.
Dans l’Épître aux Éphésiens, I, 17, Paul écrit :
« Que le Dieu de notre Seigneur J.-C., le Père de Gloire, vous donne un
esprit de sagesse et de révélations qui vous le fasse connaître. » Dans
l’Épître aux Romains, XVI, 27, on lit : « À Dieu seul sage, soit la
gloire aux siècles des siècles par J.-C. » C’est le concile de Nicée qui,
en 325, proclama la divinité du Christ et en fit la seconde personne de la
Trinité, égale au Père et au Saint-Esprit, consubstantiel à Dieu.
On dira peut-être que le Père dont le Christ accomplit
la volonté est la première personne de la Trinité dont il fait lui-même partie,
mais alors, quand il prie le Père, il se prie lui-même ? Pour les
gnostiques Valentin, Basilide, Carpocrate, le démiurge créateur du monde n’est
que le reflet du Père inconnaissable. D’autres gnostiques, Ptolémée et
Héracléon, ont précisé que le Dieu qui a donné la loi mosaïque n’est pas le
Dieu suprême, mais le démiurge créateur et Jésus fut considéré par eux comme
l’enveloppe humaine de l’entité transcendante qu’est le Christ.
Le Christ est notre Dieu solaire. En fait, le Christ
est le Dieu de notre système solaire et planétaire. Il n’est qu’un Dieu parmi
ceux qui dirigent les innombrables systèmes, dont le nombre, immense, nous a
été révélé par l’astronomie. Dans l’immense armée des soleils, il en est qui
sont beaucoup plus importants que le nôtre, tel Sirius…
On est d’ailleurs ébloui et comme effrayé devant cette immense armée de Dieux secondaires, soumis à la direction et à la volonté du Dieu suprême.
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