« The Devil made me do it… and I’ll do it again »

 

Source : La Chute des esprits des ténèbres par Rudolf Steiner, éditions Triades, relecture en cours.

Je disais plus haut qu’instinctivement, certaines personnes découvrent de telles nécessités. L’une de ces personnes est par exemple Ricarda Huch, auteur de plus d’un bon livre, certes sans lien sérieux avec la Science spirituelle. L’un de ces livres est tout à fait remarquable par l’instinct qu’il révèle ; non par la compréhension. C’est son dernier ouvrage : La foi de Luther. Dans les premiers chapitres de ce livre, vous lirez un cri étrange, pourrait-on dire, l’appel à ce que l’humanité devrait à nouveau connaître, et qui s’est perdu à l’époque de Luther, jusqu’où s’est maintenue encore une certaine clairvoyance atavique. Ricarda Huch dit que la chose la plus nécessaire à l’humanité actuelle, ce serait de connaître le diable. Elle ne considère pas comme aussi nécessaire de connaître Dieu ; mais comme très nécessaire que l’humanité actuelle connaisse le Diable.

Pourquoi cela est nécessaire, elle ne le sait naturellement pas, mais instinctivement, elle le sent. D’où cet appel pressant vers une connaissance du Diable dans les premiers chapitres de ce livre qui est symptomatique, très significatif pour l’époque présente. Elle pense : Dieu, les humains le connaîtront bien à nouveau quand ils sauront que le Diable rôde autour d’eux. Naturellement, de telles personnes qui ne veulent pas aborder la Science spirituelle cherchent et trouvent toujours des excuses. Ricarda Huch sent que le Diable doit être à nouveau perçu par les humains comme un être réel ; mais elle minimise tout de suite la chose, en disant que bien entendu, il ne faut pas se représenter qu’il rôde partout avec sa queue et ses cornes. Mais il rôde en effet !

Les braves cerveau abstraits de l’époque moderne ont tout de suite besoin d’une excuse, même s’il discernent d’instinct ce qui est absolument nécessaire. Mais ce cri d’appel vers la connaissance du Diable est dû à un instinct sain et juste de ce qu’est le présent. Les humains ne devraient pas se laisser entraîner en aveugles, en endormis, par les nécessités d’airain que le proche avenir leur impose : avoir affaire avec les envoyés du Diable au laboratoire, à l’atelier, à la banque, partout. Ils doivent le faire pour que la civilisation progresse ; il faut qu’ils sachent qu’à l’instant où ils ouvrent la porte blindée, la force du Diable est dans la clef.

C’est ce qu’a senti instinctivement Ricarda Huch. Cela, il faut que les hommes le sachent, car seul le savoir peut les guider comme il convient vers l’avenir. Et il est extrêmement important que des humains se trouvent pour souligner instinctivement la nécessité de ne pas passer en dormant à côté d’un Diable qui est de plus en plus puissant.

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