Charbon ardent

 

Source : La Chute des esprits des ténèbres par Rudolf Steiner, éditions Triades, relecture en cours, un de ses meilleurs recueils.

Je vais aujourd’hui vous parler d’une des classes des entités dont la tâche, dans l’ensemble du monde, concerne la naissance et la mort de l’être humain. Il ne faut certes pas croire que la naissance et la mort sont ce qu’elles paraissent à l’observation sensorielle. Lorsque l’être humain, venant du monde spirituel, pénètre dans le monde physique, et lorsqu’il quitte ce dernier pour retourner au monde spirituel, des entités spirituelles participent à ce qui se passe. 

Nous les appellerons aujourd’hui, pour disposer de noms, les esprits élémentaires de la naissance et de la mort. Et jusqu’à présent, les personnalités initiées aux Mystères considéraient comme de leur devoir le plus strict de ne pas parler dans les larges cercles de ces esprits élémentaires de la naissance et de la mort, précisément. Car parler d’eux, de la manière dont ils vivent, c’est parler d’un domaine qui, à l’homme tel qu’il est constitué actuellement dans son esprit et dans son âme, doit faire l’impression de charbons ardents. On pourrait choisir ici une autre comparaison. 

Lorsque l’homme apprend à connaître avec précision et en pleine conscience la nature de ces esprits élémentaires de la naissance et de la mort, il prend connaissance en eux, en réalité, de forces qui ici-bas, sur le plan physique, son hostiles à la vie. Il y a là déjà pour une sensibilité normale une vérité bouleversante : les entités divines spirituelles, qui dirigent les dessins de l’univers pour que s’accomplissent la naissance et la mort doivent se servir de tels esprits élémentaires qui sont en fait hostiles à tout ce qui, sur le plan physique, favorise le bien-être, la bonne santé recherché par l’homme. 

Si tout allait dans ce domaine selon la commodité de l’homme : si tout lui était assez favorable pour qu’il puisse dormie et s’éveiller en bonne santé, faire son travail en bonne santé, si seules existaient les entités qui président à ce déroulement favorable de la vie, la naissance et la mort ne pourraient avoir lieu. Pour qu’elles puissent s’accomplir, les dieux ont besoin de ces êtres dont toute la mentalité, toute l’attitude devant le monde sont imprégnée du besoin ardent de détruire, de saccager ce qui assure ici-bas le bien-être de l’homme.

Il faut bien se familiariser avec cette idée que le monde n’est pas organisé comme les hommes voudraient qu’il le soit ; mais qu’il existe dans le monde ce qu’on appelait dans les mystères égyptiens une nécessité d’airain. Et celle-ci veut que les dieux emploient de telles entités hostiles à la marche physique du monde pour que la naissance et la mort s’accomplissent. Notre regard porte ici sur un monde immédiatement contigu au nôtre, et qui a affaire chaque jour, à chaque heure, avec le nôtre, car sur terre, c’est chaque jour, à chaque heure, que s’accomplissent la naissance et la mort. Et à l’instant où l’homme franchit le seuil de ce monde, il pénètre dans une activité, dans la vie d’êtres qui par tout leur comportement, par tous leurs désirs, par leur conception du monde, détruisent la vie physique sous sa forme ordinaire. 

Si jusqu’à présent on avait informé les humains en dehors du champ des Mystères de l’existence de ces êtres, si on leur avait enseigné ce qu’ils sont, voilà ce qui serait à coup sûr arrivé : les hommes qui n’arrivent absolument pas à dominer leurs pulsions, leurs passions, s’ils avaient su que nous sommes en permanence entourés d’entités destructrices, auraient utilisé les forces propres à ces entités ; non pas comme le font les dieux, en vie de la naissance et de la mort ; mais dans le champ de la vie physique. 

Si les humains avaient eu alors le désir de détruire dans tel ou tel domaine, ils auraient trouvé abondamment l’occasion de prendre ces entités à leur service. Car il est facile en effet de faire des serviteurs. Le silence fut fait sur cette connaissance afin que la vie restât préservée de l’activité destructrice des esprits élémentaires de la naissance et de la mort.

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