À propos du double
sens des symboles, il est à remarquer que le nombre 666, lui aussi, n’a pas une
signification exclusivement maléfique ; s’il est le « nombre de la
bête », il est tout d’abord un nombre solaire, et comme nous l’avons dit
ailleurs, il est celui d’Hakathriel, ou « l’Ange de la Couronne. »
D’autre part, ce nombre est également donné par le nom de Soarath, qui est,
suivant les kabbalistes, le démon solaire, opposé comme tel à l’archange Mikaël,
et ceci se rapporte aux deux faces de Métatron ; Sorah est en outre
l’anagramme de Sthur, qui signifie « chose cachée » : est-ce là
« le nom du mystère » dont parle l’Apocalypse ? Mais si Sathar
signifie « cacher », il signifie aussi « protéger » ;
et, en arabe, le même mot satar évoque presque uniquement l’idée de protection,
et même souvent d’une protection divine et providentielle ; là encore, les
choses sont donc beaucoup moins simples que ne le croient ceux qui ne les
voient que d’un seul côté.
René Guénon
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