Le passage où la
Bible dit qu’Adam et Ève, après avoir désobéi, « connurent qu’ils étaient
nus » (Gn 3, 7), est important dans ce contexte. C’est sur ce passage que
beaucoup de catholiques restent convaincus que « le péché originel »
s’est noué autour de l’instinct sexuel, relativement déréglé » (Guillaume
de Tarnoüarn, Monde et vie, 18 janvier 2018) Il est cependant étrange de
lire que Yahvé, après avoir expulsé Adam et Ève du jardin d’Éden, fait preuve
envers eux d’une sollicitude, allant jusqu’à leur fabriquer des « tuniques
de peau » et à les en revêtir. (Gn 3, 21) L’expression « connaissance
du bien et du mal » est rarement utilisée dans la Bible… Lorsqu’elle est
employée, elle désigne le moment de la puberté. Ne pas connaître le bien et le
mal, c’est ne pas encore être en mesure de procréer, c’est être ignorant des
choses du sexe. Connaître le bien et le mal, c’est pouvoir donner naissance à
des enfants. En associant cette connaissance au désir sexuel, l’Église a donc
provoqué, à sa manière, ce que le récit évoquait en milieu païen. Il se joue
dans le mythe quelque chose comme l’éveil d’un désir, sexuel mais pas
seulement. Le désir est suscité par l’interdit.
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