Source : Pogrom par Éric Bénier-Bürckel, éditions
Flammarion.
Ce faux air d’intellectuel qui lui va si mal… Il met
les gens mal à l’aise. Il est malsain, oui. C’est ça, malsain et répugnant
jusqu’au fond de son âme. Mais ce n’est pas sa faute, il a le cerveau formaté
comme ça. Il est renfermé sur lui-même. Il ne sait pas rendre les gens heureux.
Il ne l’est pas lui-même, heureux, et ne le sera jamais. Il serait temps qu’il
se conduise en adulte… S’il croit que c’est avec ce qui lui reste sur le
caillou qu’il va les séduire longtemps, ses pouffiasses, il se met le doigt
dans l’œil. Il est trop chauve pour jouer les Casanova, et puis il n’ira pas
loin sans argent à leur fourguer plein les rêves à ses gamines, avec ses faux
airs de Guy Marchand et ses extases de caniveau…
N’est-ce pas lui qui lui a déclaré un jour qu’il préférait
se br… devant un film de c… plutôt que de faire l’amour avec elle. Elle
n’invente rien, n’est-ce pas ? C’est lui le fumier qui a osé faire pareil
affront à sa sensualité ? A quoi bon mettre tant d’acharnement si son
corps le rebute ? Il excelle dans le mépris, il traite tout comme du
pourri. Pas étonnant que tout le monde l’ait quitté. Il faudra bien qu’il
corrige ses instincts s’il veut bâtir quelque chose de solide un jour. Elle a
des doutes là-dessus. Elle croit qu’il finira seul, absolument seul, elle lui a
répété mille fois déjà. Seul et fou, comme son père.
Voilà pourquoi elle ne se reproduira jamais avec lui. Il n’éclaire rien. La lumière ne l’aime pas. Il y a trop de nuit avec ses projets. Et trop de mauvaises passes qu’il traverse avec une évidente complaisance. C’est la culture du non-sens qui lui sourit. Elle ne tient pas à vivre avec un boulet. Elles sont à l’agonie ses cellules. Il a le sang impur. Ses gènes sont contaminés. Il empeste la dégénérescence. Lui et sa race sont voués à disparaître. On aurait dû s’en rendre compte quand il était en couveuse et le foutre à la poubelle. C’est son chemin, il est un voyageur solitaire et immobile, une espèce de fantôme jamais là où il faut quand il faut…
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