Source :
Apocalypses et cosmologie du salut par Pierre de Martin de Vivès, éditions du
Cerf, collection Lectio Divina
Les principaux
travaux sur le premier Livre d’Hénoch ou Hénoch éthiopien ont montré le
caractère extrêmement hétérogène de cet ouvrage, qui se présente davantage
comme une bibliothèque hénochienne que comme un ouvrage suivi. Plusieurs
sections peuvent être distinguées.
Le Livre des
Veilleurs (chapitres 6-16) traite essentiellement de l’histoire d’une catégorie
d’habitants des cieux, des anges appelés Veilleurs qui transgressèrent la
séparation entre les mondes en s’unissant avec les humaines et en engendrant
des géants
Le Voyage d’Hénoch
(chapitre 17-36) relate diverses visites du patriarche dans le monde d’en haut.
Le voyageur est accompagné par des anges interprètes qui lui expliquent les
mystères de différentes demeures et initient le patriarche à certaines données
météorologiques et astronomiques.
Les Paraboles
d’Hénoch (chapitres 37-71) regroupent trois discours attribués au patriarche,
dans lesquels se glissent quelques éléments hétérogènes : l’apocalypse de
Noé au chapitre 60 et un discours de l’ange Michel (chapitre 68-69) Cette
section présente la figure du Fils d’Homme et pose de nombreux problèmes de
datation et d’attribution.
Le Livre
astronomique (chapitre 72-82) regroupe dans une longue section une description
du calendrier solaire et traite de divers problèmes astronomiques et
météorologiques : mouvement des astres, origines des vents.
Les Songes d’Hénoch
(chapitre 83-90) regroupent des visions nocturnes. La première concerne le
Déluge est la seconde (85-88) débute une histoire de l’humanité puis d’Israël
sous la forme d’une allégorie mettant en scène les humains sous des
représentations animales. Ce passage est souvent appelé l’apocalypse au
bestiaire ou l’apocalypse animalière, dans la littérature francophone.
L’évocation de l’histoire d’Israël se poursuit aux chapitres 89-90 jusqu’à la
période maccabéenne.
L’épître d’Hénoch
(chapitre 91-108) regroupe en fait des pièces diverses, dont
une « apocalypse des Semaines » (93, 3-10 et 91, 11-17), des
textes centrés sur Mathusalem ou Noé. Le but général reste la parénèse.
En regroupant les
deux premières parties qui présentent incontestablement des connexions autour
du thème des Veilleurs et de leur jugement, l’ensemble comprend cinq grandes
parties, ce qui permet à nombre d’auteurs de parler de
« Pentateuque » hénochien. Il n’est cependant pas sûr que le livre
ait toujours existé sous forme d’un tel « Pentateuque. »
Le Livre d’Hénoch offre bien des difficultés quant à la détermination de sa date et de sa langue officielle de composition. Seules les versions éthiopiennes possèdent la totalité du livre, cette conservation de l’ouvrage étant certainement attribuable au caractère canonique du livre dans l’Église éthiopienne. Les plus anciens manuscrits éthiopiens datent du quinzième siècle après Jésus-Christ.
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