Teraphim

 

Source : Introduction à la Magie Sacrée ou Livre d’Abramelin le Mage, transcrit, présenté et annoté par Robert Ambelain, éditions Buissière.

Lorsque Moïse reçoit au Sinaï l’ordre de détruire totalement la magie et la sorcellerie, la divination et les sortilèges, au sein d’Israël, il se heurte là à une tradition populaire extrêmement vivace.

« Tandis que Laban était allé tondre ses brebis, Rachel déroba les Téraphim de son père, et Jacob trompa Laban en ne l’avertissant pas de sa fuite » (Genèse : 31, 19)

« Alors, Laban dit à Jacob : qu’as-tu fait ? pourquoi as-tu dérobé mes dieux ? » (Genèse : 31, 30)

« Rachel avait pris les Téraphim, les avait mis sous le bât du chameau… » (Genèse : 31, 34)

Qu’on relise le chapitre 17 du Livre des Juges, trop long pour être cité intégralement. On verra comment Mica réalise une paire de Téraphim en argent, comment il consacre un des fils, qui lui servira de prêtre, c’est-à-dire de « voyant », rôle souvent réservé, en Orient, à de très jeunes enfants. On verra comment il lui substitue ensuite un lévite, sorte de devin, de mage ambulant, et comment les Danites lui enlevèrent cet ensemble divinatoire : mais nous citerons toutefois cette phrase, significative d’un très vieux rite magique et que nous retrouverons dans le cours du Manuscrit d’Abramelin le Sage.

« Ce Mica avait une maison de Dieu (un oratoire), il fit un ephod et des téraphim, et il consacra un de ses fils, qui lui servit de prêtre. En ce temps-là, il n’y avait point de roi en Israël, chacun faisait ce qui lui semblait bon. » (Juges : 17, 5-6)

C’est donc contre cet état de chose que Moïse réagira. En organisant le sacerdoce d’Israël, il constituera la tribu de Lévi comme auxiliaire du service sacré, comme gardienne des objets divins. Il constituera ensuite les fils d’Aaron en tant que prêtres et ce sera d’eux et de leur descendance que sortiront les Pontifes successifs d’Israël. Ainsi, entre les songes envoyés par Dieu, les réponses obtenues par une divination quelconque, toute la rituélie occulte habituellement utilisée, Moïse va établir une discrimination absolue. Il y aura ce qui vient du Seigneur et qui sera sollicité et obtenu en dehors de cette voie légale, et qui dérivera de la « Chose maudite » de Satan, et sera donc réprouvé avec la dernière rigueur.

Car, avec l’institution du Sacerdoce en Israël, Moïse instaurera une rituélie qui sera l’aspect occulte de ce sacerdoce. Il y aura les rites d’exécration, les boissons d’épreuves, les rites de malédiction et d’excommunication les bénédictions, les purifications générales, analogues au sacrement de pénitence du christianisme, et au pouvoir de lier et de délier, les rites divinatoires, les songes prophétiques, etc.

« On les exclut du sacerdoce, et le gouverneur leur dit de ne pas manger des choses très-saintes, jusqu’à ce qu’un sacrificateur ait consulté l’urim et le thumim » (Esdras : 2, 63)


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