Source : Le Tarot des imagiers du Moyen Âge
par Oswald Wirth, préface de Roger Caillois, éditions Tchou,
relecture en cours.
Le Tarot des imagiers s’est placé sous l’égide d’une roue dont la jante est dépassée par les six pointes de deux triangles unis par la Croix gammée, dite Svastika.
Cette croix gammée se
rapporte au mouvement cosmique, révélé aux observateurs préhistoriques par la
giration des astres autour du centre polaire. Voyant tourner le ciel, ils
l’érigèrent en moteur universel, source de toute animation ; mais comme la
chaleur accompagne la vie, on eut l’idée d’un feu vivifiant que répartit la
croix tournante, marquée sur la voûte céleste par quatre étoiles
particulièrement brillante. Aldébaran / œil du Taureau / Printemps ;
Régulus / Cœur du Lion / Été ; Antarès / Cœur du Scorpion / Automne ;
Fomalhaut / Tête du Poisson austral / Hiver
Ce quaternaire sidéral donne
à la croix son sens primitif qui justifie l’attachement au Svastika, emblème
religieux relevé par les archéologues des plus anciens peuples d’Europe, d’Asie
et d’Amérique. Ce signe sacré ne s’est jamais rencontré jusqu’ici fusionné en
un seul trait avec le double triangle du sceau de Salomon.
Lors de la fondation de la
revue Le Symbolisme, nous nous sommes permis, en 1912, un anachronisme dans le
mariage de deux symboles, l’un d’une prestigieuse antiquité, l’autre ne
remontant qu’au judaïsme et à la Kabbale. Notre intention fut de ramener à l’Unité
le Binaire des triangles Esprit-Feu et Âme-Eau, en la résultante de leur
combinaison qui est la vie universelle, éternelle et constitutive de l’Être
Étant.
Le cercle pour dessiner la roue, Rota ou Taro, n’était pas indispensable. Il se justifie cependant comme symbole du fleuve océanique circulaire qui charrie les formes, serpent, python des Pythonisses, orbe de la lumière astrale où les devins puisent leur illumination.
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