Les réponses du Tarot sont loin d’être toujours limpides ; il en est de décourageantes qui résistent à toute tentative d’interprétation sensée. Elles ne sont pas à retenir car les bonnes réponses se distinguent par leur logique et la réduction au minimum de l’ambiguïté inhérente aux oracles.
L’imprécision oraculaire, qui
est proverbiale, s’oppose en effet aux réponses catégoriques. La divination se
complaît dans le vague d’indications tout juste suffisantes pour que le
bénéficiaire puisse en faire son profit en y mettant du sien. Aucune
prescription impérative, des suggestions discrètes, avis voilés, avertissements
destinés à faire réfléchir, mise en garde contre une erreur évitable, jamais
annonce d’un événement fatal, mais tout restant conditionnel antérieurement à
l’accomplissement possible, mais non certain.
Il n’y a pas à s’attarder
devant une réponse indéchiffrable ; mieux vaut renouveler la question en
s’efforçant de la poser avec plus de précision, ou en changeant de point de
vue. En ce cas, il est procédé à une nouvelle consultation dont le résultat
risque d’être plus satisfaisant.
La seconde réponse éclaire
souvent la première. Il arrive que les arcanes sortis soient en partie les
mêmes ou qu’ils offrent une frappante parenté de signification, comme si les
cartes ne sortaient pas au hasard. La pratique de la divination porte
d’ailleurs à douter de la fortuité de rencontres parfois singulièrement
intelligentes.
Oswald Wirth : Le Tarot des imagiers du Moyen Âge
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