2 Rois 2.1

Source : Lecture de l’Apocalypse, traduction nouvelle et commentée par Jean Grosjean, éditions Gallimard.

Et il m’a emporté dans le Souffle sur une grande et haute montagne. Il m’a montré la ville pure, la Solyme descendue du ciel, d’auprès de Dieu, avec la gloire de Dieu. Jean toujours emporté dans le Souffle comme nous le sommes par le temps, emporté par le Souffle vers des éclaircissements qu’il doit rédiger. Jean de nouveau en montagne, mais cette fois, au lieu de la transfiguration du Fils, il va voir tout ce que le Souffle transfigure.

Elle était lumineuse comme des pierreries, comme du jaspe cristallin. Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et, aux portes, douze anges avec des noms écrits, ceux des douze races d’Israël, trois portes à l’Est, trois au Nord, trois au Sud, trois à l’Ouest. La muraille de la ville à douze assises avec les douze noms des douze envoyés de l’agneau. (Vous siègerez sur douze trônes)

Celui qui me parlait avait pour mesure un jonc d’or pour mesurer la ville, ses portes et sa muraille. La ville était bâtie carrée, sa longueur égale à sa largeur. Il a mesuré la ville avec son jonc : douze mille stades (environ deux mille kilomètres), longueur, largeur et hauteur étant égales (forme peut-être plutôt pyramidale que cubique, mais il ne s’agit que de dire l’équivalence des diversités ; que la soumission du Fils vaille l’initiative du Père fonde l’égalité entre les différences : quand le Fils dit : Mon père est plus grand que moi, son humilité égale la grandeur du Père)

Il a mesuré la muraille : cent quarante-quatre coudées (environ soixante-dix mètres), l’ange se servait de mesure humaine. La muraille était de jaspe et la ville d’or pur et pareille à du verre pur. Quelque chose d’inaltérable et en même temps de transparent.

Les assises de la muraille étaient ornées de pierreries : la première de jaspe, la deuxième de saphir, la troisième de calcédoine, la quatrième d’émeraude, la cinquième de sardonyx, la sixième de sardoine, la septième de chrysolithe, la huitième de béryl, la neuvième de topaze, la dixième de chrysoprase, la onzième d’hyacinthe, la douzième d’améthyste. Au règne animal, des carnassiers que forment les sociétés secrètes semble ici s’opposer une société minérale ou les différence se juxtaposent sans évocation.

Les douze portes étaient douze perles, chaque porte faite d’une perle. La place de la ville était d’un or pur transparent comme du verre. L’or et la nacre reflètent avec des nuances la clarté reçue. Les pierreries réfractent, chacune à sa guise, la lumière dont elles se laissent pénétrer.

Je n’y ai pas vu de sanctuaire puisque le Seigneur Dieu, capable de tout, est Lui-même le sanctuaire. Étincelante variété, transparence lumineuse, spaciosité de hautes murailles ouvertes aux quatre vents, ces splendeurs parce qu’il n’y a ni dômes, ni rites, rien que le tête à tête avec Dieu.

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