Source :
Lecture de l’Apocalypse, traduction nouvelle et commentée par Jean
Grosjean, éditions Gallimard.
Et il m’a emporté dans le Souffle sur une grande et haute montagne. Il m’a montré la ville pure, la Solyme descendue du ciel, d’auprès de Dieu, avec la gloire de Dieu. Jean toujours emporté dans le Souffle comme nous le sommes par le temps, emporté par le Souffle vers des éclaircissements qu’il doit rédiger. Jean de nouveau en montagne, mais cette fois, au lieu de la transfiguration du Fils, il va voir tout ce que le Souffle transfigure.
Elle était lumineuse comme des pierreries, comme du jaspe cristallin.
Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et, aux
portes, douze anges avec des noms écrits, ceux des douze races d’Israël, trois
portes à l’Est, trois au Nord, trois au Sud, trois à l’Ouest. La muraille de la
ville à douze assises avec les douze noms des douze envoyés de l’agneau. (Vous siègerez sur douze trônes)
Celui qui me parlait avait pour mesure un jonc d’or pour mesurer la
ville, ses portes et sa muraille. La ville était bâtie carrée, sa longueur
égale à sa largeur. Il a mesuré la ville avec son jonc : douze mille
stades (environ deux mille
kilomètres), longueur, largeur et hauteur
étant égales (forme peut-être plutôt pyramidale que cubique, mais il ne
s’agit que de dire l’équivalence des diversités ; que la soumission du
Fils vaille l’initiative du Père fonde l’égalité entre les différences :
quand le Fils dit : Mon père est plus grand que moi, son humilité égale la
grandeur du Père)
Il a mesuré la muraille : cent quarante-quatre coudées (environ soixante-dix mètres), l’ange se servait de mesure humaine. La muraille était de jaspe et la
ville d’or pur et pareille à du verre pur. Quelque chose d’inaltérable et
en même temps de transparent.
Les assises de la muraille étaient ornées de pierreries : la
première de jaspe, la deuxième de saphir, la troisième de calcédoine, la
quatrième d’émeraude, la cinquième de sardonyx, la sixième de sardoine, la
septième de chrysolithe, la huitième de béryl, la neuvième de topaze, la
dixième de chrysoprase, la onzième d’hyacinthe, la douzième d’améthyste. Au règne animal, des carnassiers que forment les
sociétés secrètes semble ici s’opposer une société minérale ou les différence
se juxtaposent sans évocation.
Les douze portes étaient douze perles, chaque porte faite d’une perle. La
place de la ville était d’un or pur transparent comme du verre. L’or et la nacre reflètent avec des nuances la
clarté reçue. Les pierreries réfractent, chacune à sa guise, la lumière dont
elles se laissent pénétrer.
Je n’y ai pas vu de sanctuaire puisque le Seigneur Dieu, capable de tout, est Lui-même le sanctuaire. Étincelante variété, transparence lumineuse, spaciosité de hautes murailles ouvertes aux quatre vents, ces splendeurs parce qu’il n’y a ni dômes, ni rites, rien que le tête à tête avec Dieu.
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