Source :
La Clef de la magie noire, essais de Sciences Maudites par Stanislas de Guaita.
Toute âme individuelle est pourvue d’une faculté plastique invisible qui, docile à la Volonté efficiente de l’Espèce, essence elle-même émanée du principe ou archétype, tisse sur ce modèle un vêtement fluidique à l’âme : un corps sidéral, plus ou moins subtil, selon les divers milieux astraux qu’elle traverse. Si l’âme s’incarne sur une planète, c’est en vérité ce corps sidéral qui servira de patron à l’organisme matériel, dont les cellules s’agenceront en se juxtaposant sur les traits de son esquisse ignée. Mais, par ce fait, les deux formes corporelles, la visible et l’invisible, consomment un indissoluble hymen : la destinée leur est commune désormais, jusqu’à l’heure où la mort de la première sonnera l’agonie de la seconde.
C’est alors que l’âme
émigrant toute nue vers un autre séjour, la faculté plastique qui lui est
inhérente aura mission d’élaborer pour elle un nouveau corps subtil qui lui est
inhérente aura mission d’élaborer pour elle un nouveau corps subtil, vêtement
approprié aux nouvelles ambiances. Jusque-là cette faculté se bornait au rôle
de régulatrice à l’égard de l’ancien. En effet, tant que l’âme humaine passe
d’un milieu astral dans un autre sans s’incarner physiquement, le corps éthéré,
expression actuelle de la faculté plastique, se subtilise tour à tour ou se
condense afin de demeurer en harmonie avec le milieu nouveau qui le baigne.
Mais si l’âme, emportée au
torrent des générations s’engouffre en un corps de chair, où son élastique
forme astrale, captive et comprimée à haute tension, va par son dynamisme
expansif guidant le travail cellulaire, pourvoir à la croissance de
l’organisation corporelle : une invincible affinité relie dès lors les
deux effigies : l’objective et la subjective. L’union terrestre est
consommée entre elle ; leurs destins sont inséparables désormais…
Le corps glorieux, ce
« char subtil de l’âme », comme rappelaient les Pythagoriciens, n’est
point captif de l’attraction terrestre ; mais son acquisition posthume
chez le plus grand nombre, ne peut s’effectuer sur cette terre qu’au bénéfice
d’une rare élite. Quiconque y parvient ressemble au prisonnier qui réussirait,
dans son cachot même, à construire l’appareil aérostatique de son évasion.
Ce cas est d’ordre
exceptionnel ; voici la règle. Chaque fois qu’après une mort physique,
l’âme émigre verse un autre monde, elle abandonne un cadavre visible à la
voirie terrestre et un cadavre invisible à l’atmosphère occulte de la planète.
Ce dernier est le corps astral qui se dissout lentement… L’âme alors,
transférée en un autre séjour, se revêt d’une enveloppe neuve, appropriée aux
conditions hyper-physiques du milieu nouveau qui la reçoit.
Et c’est encore la faculté plastique, intimement liée d’une part à la puissance volitive de l’espèce, d’autre part à la propre nature individuelle de la Psyché ; c’est la faculté plastique qui élabore et qui adapte à l’âme pérégrine tel corps astral de rechange, plus dense ou plus épuré, mais, toujours, en proportion de la sidéralité ambiante.
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