D’après Bergson, les principales sources du comique
sont les attributs mécaniques de l’inertie, de la rigidité, de la répétition se
heurtant à la vie ; ses exemples préférés sont l’automate, la marionnette,
le diable dans la boîte. Mais si la raideur opposée à la souplesse organique
était risible en soi, il n’y aurait pas de meilleures plaisanteries que les
statues égyptiennes ou les mosaïques byzantines. Si la répétition automatique
d’un comportement était une condition nécessaire et suffisante du comique, il n’y
aurait rien de plus drôle qu’une crise d’épilepsie ; et pour bien nous
amuser, nous n’aurions qu’à tâter le pouls de quelqu’un ou à écouter les
battements monotones de son cœur. S’il est vrai que « nous nous rions à
chaque fois qu’une personne nous donne l’impression d’être une chose »,
alors, il n’y a rien de plus amusant qu’un cadavre.
Michel Ogier : Litanies pour une amante funèbre
Arthur
Koestler : Le Cri d’Archimède
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