Source :
Stanislas de Guaita par Arnaud de l’Estoile, éditions Pardès, collection Qui
suis-je ?
Selon André Billy, Guaita souffrait depuis longtemps
soit d’urémie, soit d’un empoisonnement du sang. La morphine fut impuissante
face aux souffrances qui devaient lui être fatales. Pour Oswald Wirth, il est
mort d’une « altération de la lymphe », le même mal qui emporta son
père, mort à 55 ans, le 4 mars 1880. Le docteur Bertholet, quand à lui,
considère qu’il serait mort d’une maladie du sang.
Malgré ces constats médicaux, toutes sortes de rumeurs
accompagnèrent sa disparition. La plus insistante fut celle du « choc en
retour » à la suite de l’affaire Boullan. La mort de Guaita était l’ultime
soubresaut de la « guerre des mages. » Le poète kabbaliste payait le
prix de ses pratiques magiques. Le décès par overdose fut aussi souvent avancé,
liée à sa consommation de morphine et de cocaïne. Certains évoquèrent le
suicide, Guaita abrégeant ses souffrances en appelant la camarde à la
rescousse.
D’autres prétendirent qu’il était mort étranglé par
« l’esprit familier » qui était enfermé dans son placard hanté de l’avenue
Trudaine [des proches comme Paul Adam assurèrent avoir vu ce fantôme] et qui se
serait révolté. Mais la version la plus stupéfiante sur sa mort est celle d’Anne
Osmont qui, dans ses souvenirs, 60 années d’Occultisme vécu, mes voyages en
astral, nous expose les faits suivants.
« J’avais eu l’occasion de connaître Stanislas de
Guaita et de recevoir de lui des conseils que je n’ai jamais pu oublier. Je n’ai
malheureusement pas pu en bénéficier longtemps car il est mort bien trop jeune,
au début de 1896. On a raconté bien des choses à propos de cette mort étrange.
On sait qu’il luttait par des moyens magiques contre le Chanoine Boullan ;
j’avoue ne pas savoir exactement pourquoi, mais avec la pensée fréquemment
affirmée qu’il défendait l’Église et l’honnêteté contre un mage noir.
On a dit que, pour une action particulière, il avait
décidé d’agir par dédoublement et que, pour être libéré de toute crainte d’être
dérangé par un importun, il s’était retiré dans son château de Lorraine. Un
ami, Papus, précisent quelques-uns, devait venir le réveiller avec les
précautions nécessaires. Papus se trouva retardé, et la famille de Guaita, qui
ne connaissait pas les projet de l’adepte, et qui détestait ses recherches, ne
comprit pas que l’état de mort où il était plongé n’était qu’apparent. Papus,
en arrivant, vit la maison en deuil et les funérailles accomplies. On n’a
jamais su avec certitude si Stanislas de Guaita avait été enterré vivant. »
Autrement dit, il aurait eu un accident à la suite d’une intervention externe et imprévue au cours d’un « voyage astral. » Soi il est mort instantanément après la rupture du « cordon d’argent », soit effectivement son état de catalepsie a fait croire à son décès et il a été enterré vivant. Remarquons que Guaita était parfaitement au courant des risques encourus par cette pratique, qu’il évoque dans Les Mystères de la solitude, dans La Clef de la magie noire.
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