Rien n’est plus mystérieux quand on y songe, que cette propriété inhérente au Temps, de tout modifier, altérer, et dissoudre, d’une sorte lente, parfois insensible mais inéluctable et sans remède. Pourquoi cette fatale décadence des choses, cette usure progressive des formes matérielles ? Pourquoi, précurseur d’une totale dissolution, ce déclin qu’inflige le vieux Saturne à tous les êtres qui peuplent l’Étendue ? Enfin, pourquoi la Vieillesse et la Mort, inversement complémentaires de la Naissance et de la Jeunesse ? C’est la réplique d’Hereb au verbe universel d’Iônah. Que la substance expansive, vivante, soit liée au principe de l’Espace, l’esprit humain le conçoit sans peine ; mais il se persuade moins aisément de l’affinité secrète qui rattache au principe du Temps, l’insaisissable facteur de la décrépitude et de la mort.
Stanislas de Guaita : La Clef de la magie noire
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