« À cela je ne puis que répondre que je suis vraiment né saturnien »

Il est ainsi des jours où les gravitations des planètes lourdes, ralenties pourtant à l’extrême, conjuguent soudain leurs effets sur des lignes exactes, et où le monde de la vie quotidienne est brusquement renouvelé. C’est en de pareils jours que le mystère où nous baignons et qui s’accumule autour de nous comme une nuée dense est soudain troué de rayons précis qui, sans le dissiper, le divisent, et nous éveillent. C’est le passage du mystère à l’énigme, le moment où se dresse la tête du serpent. Le mystère est l’énigme ce que l’imagination est à la raison. Sur le mystère, la raison n’a point de prise. Elle en a sur l’énigme. Par le mystère, on est face à Dieu. Par l’énigme, en face du Sphinx

Zdzislaw Beksinski : Saturne

Raymond Abellio : La Fosse de Babel

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