Pour la première fois de ma vie, ce n’était donc pas un problème d’anticipation ou d’invention qui se posait, mais de composition, d’organisation, de totalité. Je n’avais pas à ouvrir et à clore une suite plus ou moins fortuite d’événements plus ou moins passionnants ou divertissants, mais à nier le divertissement même et à obliger le lecteur à reconstituer sous la réalité brute, par réduction et intensification extrêmes, la trame abstraite des seules relations typiques, totalement englobantes, sans en oublier une seule, ni en ajouter une de trop. Cette étroite confusion du roman et de la vie, de la vie se faisant fiction et de la fiction se faisant vie, marque assurément l’approche du Grand Œuvre.
Niki de Saint Phalle : Le Jardin des Tarots
Raymond Abellio : La Fosse de Babel
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