Snakes of Christ

Ill. : H.R. Giger. Texte : Le Serpent de la Genèse, première septaine, Le Temple de Satan par Stanislas de Guaita, coll. Essais de Sciences maudites.

Moïse ne fait aucune mention de la révolte des Anges. Il parle d’un certain Nahash que les versions vulgaires rendent par « couleuvre » ou par serpent ; il signale encore l’union féconde des « Béné-ha-Élohim » ou Fils des dieux avec les filles des hommes, mystérieux hymen d’où naquit la grande race des Gibborim ou des Néphilim dont on a fait des géants ; mais il ne paraît pas que le théocrate d’Israël ait adopté, rien ne prouve même qu’il ait connu le dogme de la chute angélique. Le Lévitique nomme bien en passant les Esprits Aôbôth, inspirateurs des sibylles, mais sans rien préciser de plus.

Le premier parmi les Auteurs de l’Ancien Testament, Job désigne sous le nom de « Shatan » un esprit de la huitième hiérarchie des kabbalistes chargé par le Seigneur d’une mission spéciale d’épreuve. Plus loin, une phrase obscure et vague d’Isaïe, coutumièrement interprétée comme une allusion à l’ange déchu ; c’est tout. On trouve bien le mot Shatan dans les Nombres, à deux reprises, mais c’est un substantif pris adverbialement dans le sens de contre. On peut traduire Nombres (22, 22) par : « Et se plaça l’envoyé du Iod-hévé dans le chemin, pour être en obstacle à lui. »

Compte tenu de sens du vocable hébraïque, il est curieux de voir comment le mot diable serre de près la signification intime. Diable, en grec, diabolos, vient de « dia bollein », je jette en travers. Peut-on mieux traduire l’obstacle ?

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