La mosaïque
byzantine, l’icône, la fresque sont des mondes finis, clos, des objets de pure
contemplation. Nous nous trouvons toujours dans l’univers plein, présent à
lui-même, du Bien. Pas de mystère dans l’infinité du monde qui est aussi
transparent à nous-mêmes que notre être propre. L’ordre règne, un Dieu
débonnaire veille au-dessus, nous lui rendons l’hommage qui lui est dû et il
nous le rendra au centuple le moment venu. Pas d’écart, pas d’égarement, pas de
démesure, pas de vide, pas de trou, pas d’impossible. C’est cet ordre, cette
continuité harmonieuse de l’espèce, ce tissu serré du monde, cette compacité de
l’être, que la peinture attaque avec la violence d’un vitriol. Le Mal la gagne
à son tour, comme la peau de Job, rongée par la lèpre. Ce n’est même plus le
supplice du chevalet, c’est l’épreuve du four crématoire.
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