Une femme est
debout, seule, en plan rapproché. Elle est assurée, puissante. Elle chante.
Elle nous interpelle ? Nous provoque ? Nous aguiche ? Elle a un
drôle de geste du bras et de la main. Venez à
moi. Allez vous faire f… S’adresse-t-elle à Rimbaud, lui signalant que son
message sur « l’infini servage de la femme » a été entendu ? Ou
son chant est-il un salut à Kafka et à sa lettre à Milena : Qui peut prétendre qu’il connaît les pensées
secrètes de son juge ? Oui, qui peut prétendre ? Une certaine
peinture, peut-être. Ainsi, ce tableau de Degas. Un chant muet, celui de la Chanteuse au gant, mais la peinture,
elle, donne de la voix. Elle s’adresse aux vivants, elle a aussi un mot pour la
mort, ce mot que, du tréfonds de son alcoolisme, un vieux poète américain,
avant de s’esquiver, nous lançait.
À la mort :
Salut, beauté, ça boume ?
Jacques Henric : La Peinture et le Mal
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