Ce soir, je rêve d’Archimède,
insensible au tumulte des guerres, et traçant sur le sable, du bout de sa
canne, les figures énigmatiques de son énigme intérieure, tandis que le soldat
irrité, l’interpelle et s’apprête à le tuer. Nous sommes voués comme lui à une
connaissance et à une immobilité infinies. En elles se tiennent toute dévotion,
tout amour, tout service. Et même si le sens de ce dernier mot nous échappe,
car il englobe tous les sens, et si, plus encore qu’à nous, il échappe aux
Barbares, que ces derniers au moins, quand ils viendront, nous trouvent d’abord
attentifs à notre art.
Raymond Abellio
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