Source :
Thomas Bernhard, une vie sans femmes, par Pierre de Bonneville, éditions L’Éditeur.
Le fait que Thomas Bernhard n’ait jamais été marié et n’ait
jamais vécu en couple avait toujours suscité des interrogations. Ses amies les
plus proches comme Gerda Maleta ou Jeannie Ebner avaient haussé les épaules au
sujet de ces spéculations, assurant qu’il était hétérosexuel et que ses
problèmes de santé limitaient ses ambitions sexuelles. Les femmes avaient « probablement senti
en lui, à côté du génie artistique, l’enfant blessé. » Et avec le succès,
le personnage prenait une dimension charismatique augmentant la fascination
exercée sur les femmes.
Cependant, elles ont souvent été déçues « si elles
cherchaient trop, si elles voulaient se l’approprier, il devenait alors froid. Il
a toujours préféré les femmes mariées parce que là, il n’y avait rien à
craindre » explique Gerda Maleta. « Il n’y avait pas d’histoire d’amour
entre nous, jamais. Simplement, on se faisait confiance, on pourrait qualifier
notre amitié de virile. Mais il était très jaloux, il voulait que vous lui
soyez totalement dévouée, à lui, et seulement là, pour lui. »
Interrogée elle aussi par Gemma Salem, Jeannie Ebner
dont parlait Thomas Bernhard dans Des arbres à abattre, réfutait le moindre
rapport sexuel avec Thomas Bernard, déplorant la recherche de scoop sur le sujet :
« Des journalistes sont venus me demander si vraiment, il était mon amant,
ou s’il était homosexuel. J’ai répondu que mon amant, il ne l’avait jamais été,
homosexuel non plus, à ce que je sache… je ne suis pas un homme ! »
« Je ne lui ai jamais connu aucune femme, dit la patronne de l’auberge d’Ohlsdorf à Gemma Salem. Si… Frau Stawianiczek, la Tante, comme il l’appelait, l’a aimé, et aussi la Russe, la Persane, même si lui ne les a aimées que comme des amies. »
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