Destinal

 

Je suppose que la vie, que le monde, est un cauchemar auquel je ne peux échapper et que je suis en train de rêver, sans aucun espoir de salut… Et pourtant, je fais de mon mieux, je trouve encore une forme de répit, de rédemption dans le fait d’écrire, de continuer à écrire, même d’une façon désespérée… Mon destin, ma fatalité, c’est de penser à toutes sortes de choses, d’expériences, puis de tenter d’en tirer quelque forme de poésie ou de signification. Et pourtant, je sais bien que j’ai échoué, que je continuerai à échouer ; malgré tout, c’est la seule justification que je puisse donner à mon existence.  

Jorge Luis Borges

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